Le bal du gouverneur

Le bal du gouverneurComédienne séduisante, intelligente, attachante, Marie-France Pisier rêvait de réaliser un. En attendant, elle a écrit un roman à succès, «Le bal du gouverneur». Enfin, voici le film. Une première œuvre, neuf fois sur dix, cela donne un retour sur sa propre enfance.Aussi la petite Théa, fille du sous-gouverneur de Nouvelle-Calédonie en 1957, a-t-elle bien des points communs avec Marie-France… Entre son père coincé et sa mère fantasque couve une crise qui va bouleverser Théa — mais sans doute moins que la «trahison» d’Isabelle, la meilleure amie, celle des jeux et des confidences, celle qu’elle aime d’une tendresse passionnée. C’est par jeu et par défi, pour titiller Isabelle, que Thés, à quatorze ans, grimpe dans le lit d’un ami de son frère, expérience sexuelle qui tourne court. Dans toute l’île, il n’est question que du prochain changement de statut. Après la distribution des prix, le gouverneur va donner son dernier bal. Isabelle va rentrer en France, mais elle n’ose l’avouer à son amie. Vont-elles se réconcilier avant le départ du bateau ? A l’heure où tant d’autres se complaisent dans la psychologie lourdingue, voici un joli film rafraîchissant. La sensibilité et la sincérité de Marie-France Pisier en font une réussite dans le genre romanesque.

Potins de femmes

Potins de femmesUn modeste salon de coiffure dans une petite ville du sud des États-Unis. Autour de la propriétaire, Truvy, cinq autres femmes d’horizons différents qui prennent plaisir à se retrouver pour parler de tout et de rien. L’une d’elles, Shelby, s’apprête à convoler en justes noces avec le play-boy du coin. Diabétique, elle est condamnée à ne pas avoir d’enfant sous peine d’aggraver son état de santé… Après d’innombrables films célébrant les vertus de l’amitié masculine à coup de clichés, «Potins de femmes» apparaît comme un long métrage faisant — enfin — la part belle aux femmes, leur univers, leurs doutes, leurs petites joies et grands drames. A l’origine du projet, une pièce de théâtre, «Steel magnolias», où l’auteur, Robert Harling, raconte la véritable histoire de sa sœur et des relations parfois tendues de celle-ci avec leur mère. Le tout entrecoupé de bavardages de «bonnes femmes» dans un salon de coiffure. Aucune futilité dans ce propos (les sujets de conversation de ces créatures étant rigoureusement les mêmes que ceux tenus dans n’importe quelle autre partie du monde), aucun «truc» de scénario non plus, car, ici, tout sonne vrai : les préoccupations de la mère incarnée par Sally Field, la souriante résignation d’Olympia Dukakis, les coups de gueule et le mauvais caractère de Shirley MacLaine, la bonhommie de Dolly Parton. Sans oublier la jeune esthéticienne complexe et complexée, parfaitement incarnée par une étonnante Daryl Hannah. Bien sûr, on pourra trouver que Sally Field tire un peu trop sur la ficelle pour nous arracher des larmes, mais cela importe peu tant l’ensemble est convaincant et sonne juste.

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